dimanche 17 mai 2009

Chances et malchances





La forteresse Sao Miguel domine la baie de Luanda et surplombe la Marginale, c'est ainsi que l'on nomme la Promenade des Anglais locale. Ce fort construit du temps de la colonie portugaise est en refection, il va etre transforme en musee des forces armees. Ses façades blanchies a la chaux se detachent sur le ciel d'un bleu tres pur. Le ciel est ainsi les lendemains de pluie, car les jours precedents l'air etait humide et le ciel plutot voile. Du haut des remparts on a une belle vue sur la ville et la presqu'ile d'Ilha ou l'on peut aller a la plage. Sur les remparts sont stockes les objets qui seront installes a l'interieur a la fin de la renovation. Le gardien, arrangeant apres discussion avec mon chauffeur fin negociateur, nous ouvre les portes de la reserve ou se trouvent pele mele les statues de la celebre reine d'Angola qui a negocie avec les premiers explorateurs portugais en 1575, puis Vasco de Gama, ainsi que le premier gouverneur portugais, le premier president protugais, la voiture du premier president angolais Agostino Netto, une Renault 6. Je leur ai fait remarquer fierement que c'est un fleuron de notre industrie automobile française ! Une gazoça pour le gardien, 100 kwanzas, soit 1 euro, le gardien fait grise mine, mon chauffeur me confirme que c'est tre peu. Desole c'etait ma premiere gazoça je ne connais pas les tarifs gazoca veut dire boisson gazeuse mais aussi pour boire. Mon chauffeur gagne 300 dollars par mois, il dit que c'est dur avec 6 enfants tous en age scolaire. Surtout dans un pays ou tout est cher, sauf l'escence.Le musee d'anthropologie est ouvert ce dimanche, mais en fait il n'est ouvert que du lundi au vendredi. en plus il est gratuit. Par chance, aujourd'hui c'est ouverture exceptionnelle pour un groupe qui a paye 4000 kw. Le gardien, qui est en fait le conservateur m'interdit l'entree. Puis finalement accepte voyant ma deception, mais interdit mon appareil photo. Voyant mon hesitation a laisser mon sac dans la voiture, il accepte que je rentre avec, mais ne peut m'accompagner puisqu'il garde l'entree. Au bout de 30 secondes, il me rejoint et me fait la visite guidee VIP, tres digne, en français pour moi, et en portugais pour Manuel mon chauffeur qui ne comprend pas le français. Je le soupçonne d'etre tres content de pouvoir pratiquer son français et je le felicite pour sa maitrise parfaite de la langue, il me decrit alors son parcours universitaire dans les capitales d'afrique francophone. Et moi je suis content de lui montrer mon munukutuba qu'il comprend aussi, le m'pou, chapeau du chef coutumier, n'golo, le cochon, n'soussou, le poulet. Il me decrit une maquette de village traditionnel et en particulier le poulailler sur piloti pour eviter que les n'soussous ne se fasse manger par les betes sauvages. Je lui reponds que mes n'soussous se sont fait manger car j'ai construit le poulailler a meme le sol et non sur piloti. Il me dite que non, en tout cas je dois refaire le poulailler mais en hauteur cette fois. Je soupçonne que son analyse d'anthropologue lui fasse conclure que l'homme africain est plus avise que l'homme blanc pour ces questions. On s'est quittes mais avant il m'a invite invite au vernissage d'une exposition temporaire sur l'elevage. Il refuse ma contribution pour le musee puisque normalement c'est gratuit. Il accepte finalement ma contribution pour le guide, car je lui dit qu'en france ça se fait de remercier le guide. Une gazoça de 500 kws, cette fois ci pas de remarque, ça doit etre le bon tarif.A l'association des français d'angola moins de chance, le gardien me demande le carton, Pas de carton, on n'entre pas. Il a du recevoir des consignes strictes, Les negociations habiles de mon chauffeur n'y font rien. Il parait assez choque qu'un français soit chasse de l'association des français par un angolais. Je resterai sur mon bon souvenir du conservateur du musee d'anthropologie. Et direction la plage. Autour de moi, il n'y a que des italiens, faciles a reperer, toujours en train de jouer au ballon. Je dine avec un belge. Mais ou se cachent les francais ...

Encore des contrastes


Comme vous pourrez les constater sur les photos, les plages se pretent a la farniente, sous les paillottes, car meme si la saison seche autrement dit l'hiver ici, commence, la temperature a brutalement chute de 4 degres, c'est a dire que la mer est a 27° et l'air a 32, autant dire que ça me suffit amplement. J'emploie donc mes moments de farniente a me cultiver. j'ai fini un premier livre sur l'Angola, en français, pas si facile d'ailleurs d'en trouver en France. Il s'agissait d'un itineraire decrit par 2 français residents a Luanda en 2002 soit juste apres la fin de la guerre, un recueil de temoignages, de rencontres, histoires de malheurs et detresse individuelle, marques laissees par ces nombreuses annees de conflit, et accompagnees de photos de ruines, façades criblees de balles. Ces temoins ont visiblement ete tres marques par ce triste spectacles qui temoigne des horreurs qu'ils ont eu la chance de ne pas connaitre. Bref sinistre et diametralement oppose a l'image que l'Angola nous envoit aujourd'hui, comme si ces souvenirs n'etaient pas loin mais on s'est empresser de les ensevelir sous une bonne dose d'energie et de volonte de tourner la page. Le deuxieme livre sur l'Angola est cette fois traduit du portugais, ecrit en 2007 par une angolais qui raconte cette fois l'itineraire d'Angolais du Portugal aui partent a la decouverte de leurs origines et rencontrent une monde plein de musique, de fetes, d'humour, de metissages. Mon choix est fait, je m'attacherai a porter mon regard exclusivement sur ce qui est beau ici.

La CAN 2010 approche !


Les discussions vont bon train sur la preparation de Luanda pour l'organisation de la Coupe d Afrique des nations. Luanda a son stade, mais 2 autres sont en cours de construction dans le pays, dont un au Cabinda. Tout le monde est confiant tout sera pret. Quand le Pape est venu, un grand coup d'accelerateur a ete mis et les preparatifs etaient termines pour le jour J. Nous sommes dnas un pays energique ! Pour info, le Cabinda est une province de l'Angola separee par un territoire appartenant a la republique du Congo Kinshassa, lui donnant ainsi acces a la mer. A vos atlas !Ce sont donc les grandes manoeuvres a Luanda on voit depuis plusieurs mois des autobus de ville en circulation, des camions poubelles, de nouveaux ronds points paysages, des feux rouges flambants neufs 6 ok les enfants diraient c'est une blague a 2 balles. Des immeubles ultra modernes sortent de terre, et transforment l'aspect de la ville, qui, vue du large, commence a ressembler a une megapole moderne. En regardant les façades, on constate que les signes du tres long conflit qui a sevi jusqu'en 2002 ont ete en grande partie effaces. On peut s'etonner aussi d'apercevoir au pied des buildings en construction des camions et des materiaux tous en provenance de Chine. Il semblerait que ce pays producteur de petrole et de diamants a env. 20% de croissance annuelle a eguise les appetits et attires des investisseurs venus de l'empire du levant... Question proprete, ce n'est pourtant pas encore tout a fait ça. Les employes municipaux ont beau s'appliquer a coups de balais, et parfois de bulldozers, il reste tout de meme des troittoirs qui ont la triste allure de decharges a ciel ouvert. J'ai arpente la ville en tous sens a pied aujourd'hui, et il ne fait pas bon avoir le nez en l'air, car ce sont parfois les egouts qui sont a ciel ouvert, il manque quelques plaques d'egout aussi ! L'immeuble face a l'hotel a mauvaise mine, les gens ont visiblement l'habitudes de jeter les detritus par les fenetres, mais il ne faut pas s'arreter aux apparences, le matin a 7.00 les gens quittent l'immeuble en tenues impecables, les femmes en pantalon blanc parfaitement immacule. Parait il que les appartements a l'interieur seraient pour certains tout a fait biens, visiblement ils ont tous la clim et la parabole. Parce que meme si les immeubles semblent vetustes en ville, les loyers sont pourtant exorbitants. Pour travailler en ville, il faut soit etre en ville et donc trs riche, soit habiter a l'ecart et se lever tres tot car les embouteilllages commencent avant 7.00, soit habiter dans les musseques, ces bidonvilles que le gouvernement essaie de faire disparaitre. Une campagne d'incitation au retour a la campagne a ete lancee avec la construction de logements neufs bons marches au village. Mais ce n'est pas un franc succes, les gens preferant Luanda ou il est plus facile d'avoir un travail. Il paraitrait meme que des terres seraient donnees pour inciter les candidats au retour a la campagne a reprendre une activite agricole. Apres la guerre, il etait dangereux de travailler au champs car le conflit avait laisse derriere lui beaucoup de mines anti personnelles et les accidents etaient frequents. Il a donc fallu egalement entreprendre beaucoup d'operations de deminage. En conclusion pourquoi donc la vie est chere ici et bien les moyens de production locaux sont encore peu developpes, les moyens d'importation sont faibles car les capacites du port et de l'aeroport sont insuffisants pour un pays de 16 millions d'habitants, et les taxes sont elevees.

samedi 16 mai 2009

Premières impressions de Luanda


C'est mon 2° week-end à Luanda, mais cette fois je n'ai plus de chauffeur.En revanche, j'ai trouvé un accès à Internet à l'alliance française. J'avais pris soin de noter les premiers enseignements tirés de mes longues discussions avec mon chauffeur. Certes en portugais, ce qui complique, mais le gros avantage, c'est que les embouteillages nous laissent tout le temps d'essayer de nous comprendre. En relisant mes notes, je retrouve les premières informations que Manuel, meus motorist, me donnent sur le pays."L'autoradio nous lance cette terrible musique qui me rappelle un peu la soukouss zaïroise. Erreur, Manuel m'annonce fièrement qu'il s'agit d'un groupe très populaire, qui vient de sa région d'origine, au Sud, au bord du désert de Namibe, près de la frontière Namibienne, très belle région parait-il... La région de Jonas Savimbi, ajoute-t-il fièrement - Il s'agit du principal opposant politique du temps de la guerrre, qui est mort en 2002, date à laquelle le conflit a pris fin - Je relativise donc d'un coup toutes les impressions que Manuel a pu me donner sur le pouvoir en place. Je continuerai donc de m'informer, mais tâcherai d'avoir des avis venant de tous bords, mais il faudra éviter de prendre parti et prendre pour argent comptant les propos que les gens vous livrent !Revenons aux premières impressions. Ce qui frappe avant tout, c'est la circulation. A priori, ça commence par ressembler à un défilé de tout ce que l'industrie automobile compte en énormes 4x4 de luxe... Mais à regarder de plus près ça me fait surtout penser à la "marche des éléphants" dans le Livre de la Jungle. L'infrastructure routière est en plein essor, mais le pouvoir d'achat a explosé plus vite que les km d'asphalte. Il y a une mine pour Eurovia ici.Autre scène de rue : la nivelleleuse a fini de préparer le support. La terre rouge un peu façon latérite est parfaitement plane, il a un peu plu, et elle est revouverte d'une très fine couche de glaise mouillée. Bref terrain idéal pour une partie de foot improvisée, juste devant les goudronneuses qui s'apprêtent à intervenir ! Ca doit être hyper glissant, mais aucun joueur n'est recouvert de boue. Soit ils sont très fair play, soit ils tiennent bien debout, c'est de bon augure pour la CAN 2010 à Luanda (Coupe d'Afrique des Nations) ! A gauche, la partie de foot de rue, A droite les bulldozers qui détruisent les musseque, ces quartiers pauvres où les maisons sont faites de simples murs de parpaings recouverts de tôle ondulée. Désolé de finir sur une note plus triste, mais mon temps d'accès Internet s'achève dans 4 minutos. Il faudra creuser cette histoire de musseque, et développer ce que Luanda m'a déjà réservé en agréables surprises lors de mes premiers pas de touriste...

vendredi 15 mai 2009

Premières news d'Angola


Pour moi ici tout se passe bien, j'ai un bureau (dans l'immeuble blanc sure la photo au bord de la baie), un téléphone, un ordinateur, un hôtel confortable.J'ai commencé à rencontrer les gens, mes collègues, très sympas, préciser ma future fonction, attaqué les sujets.Et j'ai aussi visité la ville, un peu, son musée d'anthropologie, son fort, sa presqu'île, la plage, la piscine, les résidences Total, les concessionnaires de voitures.Je pratique pas mal le portugais avec mon chauffeur, on s'amuse bien.Mon seul soucis est de ne pouvoir avoir Internet à l'hôtel pour donner plus de nouvelles. Mais ça va se résoudre. J'écris donc rapidement ce mémo sachant que mes horaires de travail dépendent des horaires de la navette. Je ne peux donc pas rester le soir comme je le faisais à Rueil.