samedi 26 septembre 2009


Vue de la cuisine, la cour de la résidence avec la caravane des bus scolaire. Ici c'est la rentrée. 07:00. Les mamans à tour de rôle accompagnent les petits dans les bus. Ici, on n'en voit que 7, mais il y en a aussi devant la résidence pour les colégiens
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Vue de notre chambre, on voit la mer, en zoomant un peu. Notez au premier plan un échantillon de l'habitat de base luandais. En double cliquant sur l'image, vous la voyez en grand...
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samedi 19 septembre 2009

Angola : quelques chiffres et un peu d'histoire


Vous voulez quelques chiffres ?

Tous les pays du monde (2009) INED Population & Sociétés n° 458, juillet-août 2009

Tous les deux ans, le numéro d’été de Population & Sociétés, intitulé Tous les pays du monde, présente un tableau de la population mondiale. Les données proviennent essentiellement de la World Population Data Sheet publiée par le Population Reference Bureau

Superficie de l'Angola : 1247 milliers de km2/ 552 pour la France métropolitaine

Population mi-2009 : 17,1 millions d'hab / 62,2 en France, 999 millions en Afrique!

Taux de natalité(pour 1 000 habitants) : 46 / 13 pour la France

Taux de mortalité(pour 1 000 habitants) : 19 / 9 pour la France

Projection de la population en 2050(en millions) : 43 / 70 pour la France

Taux de mortalité infantile (pour 1 000 naissances) 125 (le plus élevé au monde après l'Afganistan) / 4 pour la France

Indice de fécondité(enfants par femme) : 6,6 / 2,0 pour la France, parmi les 5 plus élevés au monde

Proportion de moins de 15 ans (en %) : 46 / 18 pour la France, parmi le 10 plus élevés eu monde

Proportion de 65 ans ou plus (en %) 2 / 17 pour la France, parmi les plus bas au monde

Espérance de vie à la naissance hommes, femmes(en années) : 44 et 48 / 78 et 84 pour la France, le plus bas au monde après l'Afganistan et le Zimbabwe

Revenu national brut : 5020 UDS / hab. en 2008 / 34400 pour la France / 2660 pour l'Afrique

Proportion des 15-49 ans infectés par le VIH fin 2007 (%) : 2,1 / 0,4 pour la France / 4,3 pour l'Afrique

Capitale : Luanda 5, ou 6, ou 7 millions d'habitants, selon les sources, on ne dispose pas de recencement précis sur la population qui habite les immenses quartiers périphériques qui entourent la ville.

Monnaie : Le Kwanza. En sept 2009, 98 Kw = 1 USD.

Un peu d'histoire ?

L'Afrique, berceau de l'humanité. On appelait les Kung, peuplades nomades au tein clair, vivant de chasse et de cueillette, qui habitaient les terres de l'actuelle Angola depuis la nuit des temps. Au XIV°siècle, ils sont repoussés par les Bantus (ba : préfixe indiquant le pluriel, ntu = être humain), qui étendent leur territoire à la recherche de meilleures terres. Progressivement ces derniers s'installent, et s'organisent pour donner naissance à divers groupes qui formeront ensuite des royaumes. Vers 1350, des chefs audacieux réunissent les peuples de paysans sous l'autorité de rois, chefs de circonscription et chefs de villages.

C'est vers 1400 qu'émergent deux grands royaumes dans la région, respectivement le royaume Kongo et le royaume Ndongo. Le premier, le plus puissant est le royaume des Bakongo dont le roi porte le titre de Manikongo. Il étend son autorité sur la majeure partie du Nord de l'Angola actuel et s'appuie pour gouverner sur des chefs de circonscription responsables de grandes provinces couvrant les côtes des Congo actuels, jusqu'à Loango, au Nord de Pointe-Noire.

Le second est le royaume des Ambundu, occupant les parties occidentales et centrale de l'actuel Angola. Il s'appelle royaume Ndongo et son roi porte le titre de N'gola. Prononcé à la portugaise, ce mot a donné son nom au pays.

En 1482, quand le navigateur portugais Diogo Cão arrive dans le royaume Kongo, il rend visite à la cour du roi et ,pendant une période assez longue, les deux parties sont amies. Ensuite s'enchaîne le scénario classique des relations coloniales, accords, traités, puis missionnaires, évangélisation, conversions, et malheureusement trafic d'esclaves. Des milliers d'angolais prennent la mer à fond de cale, pour travailler dans les champs de canne à sucre, d'abord dans les colonies portugaises de São Tome, puis dans les terres brésiliennes.

Dans le royaume Ndongo, les Portugais tentent les mêmes opérations, mais ils sont repoussés. Un peu plus tard, les soldats parviennent à établir un point d'appui sur la côté, à São Paulo de Loanda, qui devient alors leur base principale et la capitale. En 1579, une gande expédition guerrière est lancée contre le royaume Ndngo. Après une résistance de près de cent ans, il est vaincu en 1670. Pendant cette longue guerre, le gouverneur João Correia de Sousa adopte une politique de réconsiliation avec Ngola Mbande. Mais le roi du royaume Ndongo délègue sa soeur Njinga pour négocier la paix avec les portugais à Loanda. Les portugais reconnaissent en elle sa remarquable intelligence et sa capacité à régner. Son ambition et la tenacité lui ouvrent la voie vers le trône, non sans avoir apparemment empoisonné son frère au passage et éliminé les membres de la famille du roi défunt (ça nous rappelle les rois maudits !). Elle devient Rainha Njinga et s'accapare également un royaume voisin.

Fatiguée par les années de guerres ininterrompues contre le portugais, la reine agée tombe gravement malade et meurt à l'âge de 81 ans. S'étant convertie et entretenant de bonnes relations avec les capucins, elle est enterrée comme chrétienne. Elle demeure aujourd'hui encore le symbole de la résistance contre le colonialisme.

Et pour finir cette petite leçon d'histoire, d'où vient le nom de Luanda ?
Quand le premier européen débarqua à Ilha, longue et étroite péninsule, il y rencontra un pêcheur qui tissait un filet. Comme il avait dans son coeur mille questions, il interrogea le pêcheur dans une langue que ce dernier ignorait. Ne sachant que répondre, celui-ci dit "uwanda" qui signifie en langue kimbundu « filet de pêche ». Avec une prononciation approximative, le voyageur rapporta à ses compatriotes que l'endroit s'appelait Loanda. D'abord la ville restait cantonnée sur cette bande de sable. Ce n'est que plus tard que les constructions furent bâties sur la terre ferme de l'autre côté de la baie, dans la ville basse, baixo (prononcer baïcho), puis sur la colline la forteresse São Miguel qui domine encore la Marginal. São Paulo de Loanda est l'une des plus anciennes villes d'Afrique doté d'un patrimoine architectural parmi les plus riches. Ce n'est qu'en 1927 qu'elle prend le nom de Luanda, pour se rapprocher de la phonétique originelle du terme. Aujourd'hui encore, les habitants de Ilha s'appellent les axiluanda (lanceurs de filet).. (extrait de Bem Vindo Luanda 2007, de Mateus K. Kavula

mardi 8 septembre 2009

se loger à Luanda

Trente cinq années de guerre.... de multiples séquelles...aujourd'hui je regarde les constructions d'habitations que l'on trouve en ville et aux environs.
Trente cinq années de guerre... et les immeubles de Luanda...quasiment trente cinq années d'arrêt de constructions pour une ville où la population a décuplé sur cette même période.

J'ai vu à Luanda des immeubles en ruine,quelques uns; des immeubles en construction, beaucoup; de beaux immeubles neufs, un certain nombre;mais je vois surtout d' antiques immeubles de style portugais des années 60 ou 70 construits sans doute à la va vite et qui ne dépareilleraient pas dans un programme de réhabilitation urbain à Lisbonne ou à Paris. La difference majeure tient au fait que les appartements s'y louent trois ou quatre fois plus cher que dans cette dernière capitale européenne!

Ainsi les travailleurs des professions dites intermédiaires, à travail fixe et régulier n'ont pas accès à ces appartements et se logent ailleurs, en dehors de la ville.

Une petite maison au sud le Luanda par exemple peut se louer dans les 150 $ , sachant qu'un policier( à verifier), un chauffeur ou une ménagère vont gagner autour de 500$
Pour ce prix là il y a 2 pièces, l'électricité à payer en supplément mais pas d'eau courante. L'eau est livrée et vendue une fois par semaine par de gros camions qui viennent remplir les cuves individuelles.

Reste ensuite tous les autres habitants, les plus nombreux? Difficile à dire, mais il faut survoler la ville paraît-il pour s'en rendre compte. Leurs habitations sont des plus sommaires, allant des Musseques* traditionnelles aux bidonvilles les plus sombres.

*Les Musseques: sont de très grands quartiers de constructions africaines européanisées. Elles ont été construites il y a fort longtemps, pour loger la main-d'oeuvre des entreprises de Luanda autrefois elles se trouvaient en périphérie de la ville. La ville a grandi, les Musseques sont restées, grignottées de part et d'autre, elles constituent ainsi des ilots plus ou moins importants de cases en parpaings gris et tôle ondulées, de petites parcelles donnant sur d'étroites pistes défoncées, au coeur même de quartiers uppés aux maisons chics, aux immeubles plus ou moins neufs et aux avenues fraichements regoudronnées.

Bien entendu pour chacun comme pour tous il faut prendre des transports en commun pour se rendre sur son lieux de travail et supporter les embouteillages récurrents, mais c'est une autre histoire!

dimanche 6 septembre 2009

Un peu d'économie

Jeudi soir 20:00 - 22:00, les expats avec en-tête les animateurs d'Angola Field Group (voir le lien sur le côté dans la rubrique, pour continuer la recherche), organisent au Viking club une rencontre ouverte à tous, et visiblement c'est particulièrement fréquenté par les expat anglophones. Au programme, intervention du représentant de la Banque Mondiale à Luanda. En deux mots, c'est aussi la crise en Angola, chute du baril et du diamant oblige. La nécessaire dévaluation du Kwanza rendra certainement encore plus inabordables les produits importés. Mais il y a des raisons d'espérer.

Les années 2007 et 2008 ont présenté un bilan très positif. En effet, l'augmentation de la production du pétrole, et du prix du baril ont fortement contribué une croissance soutenue (respectivement 23,3% et 15,5%), ce qui donne un une balance du commerce largement positive, un budget de l'état également positif. Leur effet se mesure avec une diminution de l'inflation, un baisse de l'endettement, une amélioration des indicateurs de développement avec un recul de la pauvreté, du Sida et du paludisme, et un progrès dans le domaine des infrastructures.

L'année 2009 a vu la chute du prix du baril, les quotas imposés sur la production pétrolière, une diminution des recettes fiscales conduisant à un réajustement du budget de l'état. On redoute donc une année 2009 avec une croissance nulle, et avec pour effet un ralentissement des programmes sociaux. Pusieurs secteurs certes moins avancés que l'énergie devraient voir leur croissance encore positive, comme la construction, les services et l'agriculture. Dans ce dernier, il reste beaucoup à faire. Le potentiel du pays avec ses terres et ses réserves d'eau pourrait conduire le pays à réduire les importations au profit de la production nationale, et par la même occasion, générer des créations d'emploi, diminuer les prix des denrées alimentaires, atteindre l'indépendance alimentaire, augmenter la diversification économique. Mais cette activité a été fortement pénalisée par les années de conflit qui ont marqué le pays depuis l'indédendance. Pour la dynamiser, de grands chantiers restent à finaliser : inciter les populations qui ont massivement rejoint la capitale pour fuir la guerre, à revenir vers les campagnes, développer les infrastructures, finir le déminage – on estime à 175 000 le nombre de mines anti-personnel disséminées dans les terres – favoriser l'accès à la terre, à l'emprunt, aux matériels, produits et semences.

Le représentant de la Banque Mondiale émet toutes les semaines un flash économique par mail à qui veut le recevoir. Un bon moyen de se tenir informé pour observer et comprendre.