jeudi 2 août 2012

Restauration de la Fortaleza São Miguel





Dimanche matin en partant à pied à la messe vers la paroisse de la communauté catholique francophone de Luanda, (São Joaquim, Praia do Bispo, 10:00 précises) j'aborde au bas des escaliers qui mènent à la Fortaleza São Miguel de Luanda, un jeune qui en descend avec les clés du portail à la main. La fin de la restauration de la forteresse est pour bientôt m'annonce-t-il. Impossible d'y entrer pour l'instant, même si ça fait bien longtemps que le ravalement des façades extérieures est terminé. Je meurs d'envie de lui demander une visite privée ! J'avais réussi à franchir en douce les barricades de chantier avec la complicité du gardien et j'avais pénétré dans les stocks de ce qui devrait constituer le fond du musée militaire de Luanda : une carcasse d'avion russe, la Renault 6 qu'avait utilisé Agonstino Neto pour rentrer de Brazzaville au moment de l'indépendance, la statue de Paulo Dias de Novais, explorateur militaire portugais qui s'était installé sur les côtes angolaises en 1575, la statue de Rainha Ginga, reine guerrière.

Pour l'inauguration de Dalia, 2° FPSO de la flotte du Bloc 17, une cérémonie avait eu lieu dans l'enceinte de cette forteresse. Depuis, celle-ci est fermée au public, mais elle recèle un trésor sur ses murs : ce sont ses Azulejos, des merveilles dont j'ai trouvé des photos par hasard sur un site, voyez plutôt en essayant le lien ci dessus... Elle devrait se convertir en musée des armées. Des bruits avaient couru que le lieu serait reconverti en centre commercial ! Apparemment un restaurant panoramique surplombant la Marginal s'est implanté sur les rempart. Bien joué !

Sport & Culture



L'horreur, on se les gèle, la température a passé la barre des 20°C, je veux dire en dessous, on est dans l'hémisphère Sud. Heureusement ça ne dure tout de même pas toute l'année. Ceci dit, prévoyez tout de même double épaisseur pour le festival de jazz qui se déroule pour la 4° fois à Luanda, le dernier week-end de juillet, bref au plus froid de l'année. 24 heures de musique en plain air, soit 8 heures par soir entre vendredi et dimanche... C'est un grand moment de culture et de fête à ne pas manquer ! Grand moment multi culturel également, car on avait tout de même à l'affiche des angolais, des brésiliens, des portugais, des cap verdiens, ça c'est pour la lusophonie, mais aussi des Camerounais, des Sud Africains, des américains, une nigériane, ça c'est pour l'anglophonie. Et pour les chauvins, il y avait aussi des français pour accompagner tout ça ! A l'affiche, des stars comme Manu Dibango, Asa, des monuments du jazz comme Maceo Parker, Marcus Miller, Hubert Laws, des bassistes de folie comme Etienne Mbappe, des chanteuses pour nous enchanter comme Aline Frazão, Sara Tavares




Et pour ceux qui sont plutôt sport que culture, c'est possible aussi, la température de l'eau, comme l'air, descend rarement en dessous de 20° dans la piscine comme dans la baie de Mussolo. Le programme pour les célibataires de l'été, c'est wake pour ceux qui ont un bateau, kite quand il y a du vent, surf quand il y a des vagues, pala pour se défouler, piscine pour les moins frileux. A ne pas oublier dans les bagages, pour ceux qui arrivent, les planches, les voiles, les raquettes, les T-shirt anti-UV, les combi...



samedi 21 juillet 2012

Réfugiés

Nouvelle conférence au Viking Club, de l' UNHCR.

Ils sont des dizaines de milliers à avoir trouvé refuge de l'autre côté de la frontière, en République Démocratique de Congo, en République Populaire du Congo, en Zambie, en Namibie, pour fuir les conflits sanglants dans les provinces, pendant la longue guerre civile qui opposait le MPLA et l'UNITA depuis l'indépendance en 1975.

Accueillis, intégrés, 20 ans après, des enfants sont nés, ont grandi, dans certains cas, des couples mixtes se sont formés. Mais voilà, depuis 2002 la guerre est finie et la situation en Angola s'améliore globalement, même si la vie reste très dure pour la plupart, et en particulier dans les provinces. Les états voisins ont convenu avec le gouvernement angolais que le statut de réfugiés de ces dizaines de milliers d'angolais prendrait fin, et qu'il était temps d'organiser le retour au pays.

Outre les questions logistiques, compliqué de retraverser la frontière, de nouveau tout quitter, 20 ans de vie, avec juste quelques paquets, les enfants, scolarisés, ne parlant parfois pas le portugais, pour aller où ?, car parfois il n'y a plus de famille dans le village d'origine. Sans compter la question des papiers, parfois égarés. Comment prouver son état civil et sa nationalité ? Et pour trouver quelle maison, quel travail et quelle terre ?

C'est vrai, l'état fait, ou refait, des routes, des voies de chemin de fer, reconstruit des écoles, des logements. Des terrains ont été déminés. Des fazendas redémarrent et doivent sans doute recruter. Ça fait tout de même un flot de population que l'administration doit prendre en charge. Difficile.

Les réfugiés, se sont également les dizaines de milliers d'africains, réfugiés à l'inverse en Angola, venant de Sierra Léone, Libéria, Guinée, Côte d'Ivoire, mais surtout des 2 Congos. En tout, plus d'une trentaine de nationalités. Autant de familles qui ont quitté leur pays d'origine, fuyant également la guerre, laissant tout, et au passage des parents tués dans les combats qui n'épargnent pas les populations civiles. L'état angolais leur donne un statut de réfugié qui leur donne le droit de travailler, et ces personnes s'intègrent dans la population angolaise, et tous se retrouvent ainsi à lutter ensemble pour un quotidien difficile.

Et le populations déplacées ? Des réfugiés également ? Mais sans le statut ? Quelle différence pour ceux qui ont également fui la guerre dans les provinces d'Angola et ont trouvé 'refuge' à Luanda. Ceux-là aussi luttent, tiraillés entre la nécessité de rester à Luanda où la vie est extrêmement chère et où il est difficile de se loger, ou bien rentrer. Mais ici, il y a du travail, et pour certains la possibilité de s'élever dans la société pour se rapprocher un peu du statut des nantis qui s'affichent en ville, dans les endroits chics. Et puis rentrer, retourner en province, où la vie est sans doute moins chère et moins chaotique, mais comment ? Comment trouver un emploi, un logement, alors que les provinces se développent plus doucement que la capitale. Et bien souvent, la famille a disparu, soit victime de la guerre, soit partie également.

Angola, Eldorado en Afrique, symbolisé par la nouvelle Marginale, et ses tours de verre. La réalité reste compliquée pour beaucoup. Alors même si la situation évolue, certains réfugiés préfèrent attendre encore et rester là où ils sont. Certains pays comme la RDC leur donnent un statut les autorisant à rester encore, titre de séjour d'un an renouvelable. Difficile de se déraciner deux fois. Mais ça ne sera sans doute pas plus facile pour la génération suivante, s'ils tentent la solution du retour au pays.

lundi 16 juillet 2012

Il a neigé sur Kissama

Impressionnant phénomène météorologique, ou plutôt ...géologique :)
Non, on se gèle à Cassimbo cette année, mais pas au point de descendre en dessous des 20°. Il n'y a que plus au Sud et plus en altitude qu'il peut geler, à Huambo ou Lubango par exemple.

Non, j'ai eu la chance de participer à un Field Trip organisé par Angola Field Group, j'ai pu réaliser ce vœux, il était temps ! Nous étions jusqu'alors fidèles aux conférences organisées le jeudi soir une fois par mois au Viking Club. Et cette fois, c'est sur le terrain que ça se passe ! 3 heures de route, 2 heures de piste, 1 heure 30 de marche et nous voici au milieu des mines de sel. Accompagnés de quelques femmes qui en profitent pour faire leur récolte dans le lit de la rivière. Ça leur servira à préparer la cuisine et conserver la viande de cabrito (chèvre), accommoder le kisaka (feuille de manioc pillée en épinard)
Mines de Sel de Kissama.



De l'autre côté de Kissama, à l'embouchure de la Kwanza, c'est un phénomène météorologique auquel on a pu assister : une grande marée a bouleversé la configuration de la côte et la bande de sable qui supportait les bungalows de Kwanza Lodge a tout bonnement disparu ! Encore une chose que je voulais faire avant de partir, un petit tour dans ce bel endroit, paradis pour les pécheurs : les petits poissons de rio Kwanza se font attendre au tournant par les gros de l'Atlantique. Et les gros pécheurs attrapent ces gros poissons ! Les propriétaires des lieux ont courageusement reconstruit les bungalows plus à l'abri, et en ont profité pour y installer une piscine. On y déjeune bien, après la promenade en bateau. Puis, petit tour dans le parc, pour y croiser la famille girafe au coucher du soleil et quelques Golungos, espèce endémique d'antilope. Pas d'éléphants cette fois-ci. Et ce fameux couple de lions, mythe ou réalité ? Merci à ceux qui les ont vus d'envoyer les photos pour confirmer !

Kwanza Lodge et Kissama Parc.


Et maintenant, beaucoup moins drôle, les bagages sont dans le couloir, l'état des lieux c'est pour demain. Adieu Impala, bonjour Chicala. Ok ce n'était pas le grand luxe, mais on gardera un bon souvenir de bien des moments passés ensemble ici...

dimanche 8 juillet 2012

Muxima

La nouvelle route et le nouveau pont qui enjambent le fleuve Rio Kwanza ont été inaugurés en cette année 2012. Un autre axe, également tout neuf, traverse le parc de Kissama vers l'océan à la hauteur de Cabo Ledo. Ces magnifiques réalisations désenclavent la région et améliorent la circulation et le transport des produits agricoles pour favoriser le développement de la province.

Il est maintenant très facile de se rendre à Muxima, à environ 130 km de Luanda. Petite bourgade pourtant célèbre au coeur de la province de Bengo. Muxima, prononcer Mou-Chi-Ma, signifie Cœur, Coração en portugais, qui surplombe les rives de Rio Kwanza, a inspiré une célèbre chanson, interprétée par Ruy Mingas.



C'est en 1581 que Paulo Dias de Novais,explorateur portugais, s'aventura sur ce territoire, mais il se heurta à une très forte résistance de la population Kimbundu, pour empêcher l'occupation de ces terres. Les portugais parvinrent juste à établir en 1589 un poste militaire, et dix ans plus tard, Baltazar Rebelo de Aragão y construisit un fortin. Mais en 1646, la ville fut envahie, saccagée et incendiée par les hollandais, qui bâtissèrent en 1655 l'actuelle forteresse au sommet de la colline qui offre un splendide panorama sur la plaine de la Kwanza. Il y en a plusieurs, de ces forteresses qui dominent le fleuve, comme à Massangano, sur l'autre rive, car c'était une voie de circulation importante, qu'ont utilisée les explorateurs pour s'enfoncer à l'intérieur du pays, et les commerçants, pour la traite des esclaves et l'exploitation de l'huile de palme. Jusqu'à la fin du 19° siècle, cet axe a permis la circulation de ces produits, ainsi que le sel des mines de sel de Ndemba. Les escaliers de pierre qui descendent jusqu'à la rive témoignent de cette activité. La municipalité, établie en 1868 a été effectivement intégrée à l'administration coloniale au début de 20° siècle. Vers les années 1930, l'activité de la zone s'est développée en particulier autour de la production d'huile de palme.

Mais le principal monument de ce lieu est une petite église construite au 17° siècle, Notre Dame de Conception, qui contient une représentation de la vierge ancienne de plus de 300 ans. C'est un lieu de pèlerinage permanent et une petite centaine de tentes abritant les pèlerin entoure l'esplanade. Les femmes entrent en procession à l'intérieur de l'église, à genoux, apportant des offrandes sur la tête, dévotion en particulier dédiée à la maternité.



Vers les années 1980, Muxima devint particulièrement célèbre à la suite d'apparitions de la Sainte Vierge à des adolescents. Mais depuis la fin de la guerre civile, les pèlerinages ont pris une toute autre ampleur, les croyants venant de tout le pays, mais également du Brésil et du Portugal. On comptait les pèlerins par dizaines de milliers, mais bientôt, par centaines de milliers, le premier week-end de septembre, pour un pèlerinage sur le thème de la famille, valeur malmenée dans la société moderne, marqué par les violences conjugales, les abandons de personnes âgées, et d'enfants accusés de sorcellerie. Ce fléau malheureusement prend de l'ampleur, en ville où la tradition est dévoyée dans la société moderne. Une des conférences organisée par le Viking Club a présenté ce phénomène, abordé lors d'une soirée du jeudi soir.

Ça doit être très impressionnant d'assister à un de ces rassemblements massifs de fervents pèlerins dans un lieu aussi petit !

dimanche 1 juillet 2012

Luanda International Jazz Festival

Visez un peu sur leur site quels sont les artistes à l'affiche !






Je crois que cette année je ne vais pas rater ça !

dimanche 17 juin 2012

Juin Culturel - 2

Concert de la chorale ACSS à l'église Nossa Senhora Dos Remédios

samedi 9 juin 2012

Fête de la Zic

Cette fois-ci ça sera sûrement la dernière apparition des KPP sur la scène luandaise, ainsi que la dernière pour la chorale saison 2012. Bref on se quitte en musique alors que les départs approchent, juste le temps d'un été, pour certains, départ sans retour pour les autres. Il y en a que nous serons bien tristes de quitter, mais s'il y a bien une chose que l'on emmènera avec soi, ce sont de bons souvenirs plein la tête... 


mardi 8 mai 2012



Jusqu'ici, je n'ai mis en ligne que des photos perso, ou presque. Mais je n'ai pas mis de vidéo perso, car nous n'en avons pas. Celle-ci a été faite apparemment pour le pavillon Angola de l'expo universelle de Shanghai. Je la mets ici, car tous ces sites, nous les avons visités. Pedras Negras, Calandula, Kissama, Rio Kwanza, Lubango, Tudavala, Serra da Leba, Namibe, Mussolo, Ilha...

A ceux qui ne visiteront jamais l'Angola, juste pour leur faire envie et leur donner une belle image de ce pays. On se fait souvent une image fausse quand on ne connait pas. A ceux qui arriveront ici, ne regardez pas trop, il vaut mieux découvrir par soi-même, et garder un peu l'effet de surprise. Des surprises, il y en a toujours, car de beaux endroits, il y en a bien d'autres à découvrir, et il y en a aussi de bien plus moches qu'on ne montre pas ici !

mardi 1 mai 2012

En avant première...









ça répète dur... ça va très bien se passer nous rassure notre chef... Reste encore du travail mais le résultat devrait être à la hauteur. Espérons car on compte bien faire église comble comme l'année dernière !

dimanche 15 avril 2012

Du changement dans l'air - 4


Waku Kungo



Dia da Paz, 4 avril, férié pour célébrer le 10° anniversaire de la fin de la guerre, suivi du week-end de Pâques, il ne fallait pas laisser passer l'occasion d'aller explorer les provinces angolaises. En 3 ans, on s'étonne de voir les pistes transformées en routes goudronnées. On appelle un hôtel pour réserver, on reçoit un SMS avec la confirmation et le numéro de réservation. Inutile de confirmer 3 fois. Et on décide de laisser les tentes à la maison !

L'intérieur du pays est moins aride que la côte océane, plus en altitude, vallonnée, plus verte, plus arrosée. Les routes ne sont moins fréquentées. L'église de Quibala, encore sérieusement décrépie il y a 2 ans a été entièrement rénovée à grands frais, peinture fraiche, marbre et céramique. Il reste néanmoins quelques bâtiments effondrés par les bombardements qui n'ont pas été encore débarrassés.

Plus loin, la route est bordée de petites maisons repeintes, équipées de cheminées. La moitié date de l'époque coloniale, 1960, l'autre moitié a été bâtie dans les années 2003 à 2006, mais à l'identique des précédentes. Aldeia nova, projet soutenu par les israéliens. Aldéia 4, 5, 6, 7, ...15, bordes les espaces replantés des fazendas - haricots, maïs, pomme de terre, arachide, ananas, élevage de vaches et chèvres, vergers. Les riches angolais investissent dans leur pays, et les nouvelles routes permettent maintenant l'évacuation des produits des cultures.

En dehors des zones cultivées et des chemins balisés, de grandes croix rouges sur les pierres. Pas de doute, le déminage ne sera jamais terminé, et les mouvements du terrain au fil des saisons des pluies menacent même de renvoyer vers les zones déminées certaines mines en limites qui seraient passées au travers des démineurs. Les chemins sont sûrs j'espère, mais ils sont toujours jonchés de douilles, d'éclats de mines et d'obus. 10 ans finalement c'est court pour effacer toutes les traces.

Quel plaisir de se promener dans ces petites villes de province où les rues sont propres, la circulation tranquille, les gens avenants, les arbres en fleurs. Décidément, il ne faut pas limiter l'Angola à l'image que renvoie Luanda. Partout sur l'horizon surgissent du sol d'immense blocs de granit, créant des paysages magnifiques. De nombreuses rivières ont tracé leur lit au milieu. Elles sont remplies de crocodiles et d'hippopotames. Pourtant cette viande se mange paraît-il, mais leur chasse est réglementée, et on écoule pas facilement 2,5 t de viande au marché informel. Ces immenses pleines seraient encore plus belles si elles avaient conservé leurs impalas, zèbres, gnous, palancas negras, lions, léopards et éléphants. Dans les années 70, c'était un véritable jardin d'Eden, mais maintenant, seuls hippos et crocos ont résisté. Le reste a servi de nourriture pendant guerre, ou a sauté sur les mines. Dans le pays, il y a 5 ou 6 parcs nationaux où sont réintroduites certaines espèces. L'accroissement de la faune se fait également naturellement, pas de frontière pour les animaux qui viennent de Namibie ou de Zambie pour trouver des terres plus tranquilles et plus vertes. Ceci dit, le braconnage et la chasse mondaine ne facilitent pas le ré-équilibrage de la faune sauvage. Ok ce n'est peut-être pas une priorité, mais avec les nouvelles routes, les nouveaux hôtels, le potentiel naturel du pays pourrait booster l'économie du tourisme. Reste à attirer les touristes. Il y a certes les chutes d'eaux, les piscines naturelles d'eaux chaudes jaillissant d'un ancien volcan, mais une girafe par-ci par-là ça complèterait bien le décor.

Enfin les paysages qu'on préfère se trouvent sur la route entre Conde et Conda, dépassez Gabela en direction des Cachoeiras (chutes), cette jolie route qui traverse les plantations de café. Tournez à gauche en direction de Conda. Les fameux 6 ponts qui enjambent le rio Keve seront bientôt remplacés par un pont tout neuf, et la piste sera sans dout bientôt goudronnée. Ca enlèvera sans doute un peu de charme aux panoramas aux couleurs très contrastées, faits de collines vertes, au granit sombre, comme le ciel, et à la latérite rouge. Dommage qu'il n'y avait plus de place dans la fazenda de Tony. Il avait l'air tellement accueillant au téléphone. Mais il vaut mieux réserver 3 semaines à l'avance. Ca sera pour la prochaine fois, mais quand ?

dimanche 1 avril 2012

Du changement dans l'air - 2



SOWETO



Il n'y a pas qu'en Angola que les choses bougent. Petite photo pour rendre hommage à un grand homme. Dans le quartier d'affaire rénové du centre ville, il y a un square au nom de Nelson Mandela, avec sa statue monumentale. Autour de la place, beaucoup de restaus, et un "nouveau mall". Johannesburg n'a pas de centre animé et commerçant à ce qu'il paraît, mais il y a des "mall" à chacune des 4 entrées de la ville. Là où il y aurait plus d'animation, "african vibe", c'est SOWETO (South West Township), quelques millions d'habitants, divisés en plusieurs parties, comme Orlando, et qui n'est plus partout un township, mais ça ressemblerait plutôt à une jolie banlieue pavillonnaire, où sont garés de beaux 4x4 devant les maisons. Les choses ont donc changé, et une nouvelle classe a émergé dans l'Afrique du Sud de l'après Apartheid. Les bâtiments de la mine où étaient entreposés les travailleurs sont en cours de rénovation. Grands bâtiments, très bas, faits de briques grises où étaient classés les mineurs par ethnie, uniquement des hommes. Les femmes y étaient interdites, et si elles y étaient prises étaient emprisonnées. Pas d'eau ni électricité. Les nouvelles constructions autour sont multi-colores, pour rappeler que le pays est constitué de plusieurs groupes ethniques, 11 langues, mais il y aura l'eau, l'électricité et les familles pourront y vivre unies.

Dans Orlando, il y a un magnifique stade construit pour la coupe du monde 2010, un centre commercial géant, un immense hôpital, initialement prévu pour l'armée des anglais, un musée Nelson Mandela, un musée en mémoire du jour néfaste, 16 juin 1976, où une manifestation d'écoliers (12.OOO ?) a été réprimé dans le sang, (26 morts officiellement d'après la police de l'époque, 500 ou 600). La première victime était Hector Pieterson, 13 ans,et la photo de son corps porté un de ses camarades, a fait le tour de la planète et le monde a réalisé ce que le régime d'Apartheid était en train de commettre. Les écoliers manifestaient simplement car le gouvernement avait décrété que l'enseignement se ferait désormais en Afrikaans,tandis que jusqu'alors, l'enseignement était dispensé en Anglais, ou dans une des langues nationales L'anglais, l'afrikaans et les langues des principaux peuples noirs (la langue indiquée entre parenthèses) sont toutes, et au même titre, des langues officielles, zoulou (isizoulou), xhosa (isixhosa), swazi, (siswati), ndebélé (isindebele), sotho du Nord (sotho du nord), tswana (setswana), sotho du Sud (sesotho), venda (Tshivenda) et tsonga-shangaan (xitsonga).



Près du musée de SOWETO, à deux pas de la maison de famille Mendela et de la maison de Desmon Tutu, il y a un monument à la mémoire de ce jour du 16 juin 1976 avec la photo de Hector Pieterson. Ce monument a été inauguré avant la fin de l'Apartheid, en 1990 et a dû être gardé jour et nuit, sous peine d'être démonté par la police. Le 11 février 1990, Nelson Mendela est libéré de prison. En 1993, il reçoit le prix Nobel de la paix avec Frédéric De Klerk pour avoir mis fin pacifiquement au régime d'Apartheid. En 1994, Nelson Mendela fut élu président.

D'après note guide, l'Afrique du Sud a tout pour être un pays magnifique, tous les atouts, mais son unique et principal problème, c'est que les discriminations persistent et les cloisons entre communautés n'ont pas encore sauté. 

mardi 14 février 2012

Du changement dans l'air



Baia de Luanda, le projet est bientôt réalité, emblématique d'une Luanda tournée vers l'océan, avec une nouvelle Marginal digne de Copacabana, pour mieux ressembler à la voisine d'en face... Emblématique d'un pays ambitieux, dynamique, qui bouge, se reconstruit, la baie face à la ville devrait donc changer son apparence. Ilha redeviendra une île dès que le canal sous le pont sera achevé, la circulation de l'eau dans la baie devrait enrayer son ensablement, l'évacuation des eaux usées dans les courant au large devrait faire disparaître les odeurs d'égouts. Les espaces paysagers doteront la ville d'un lieu pour la promenade, ce qui manque cruellement aujourd'hui. Une simulation illustre l'évolution d'Ilha : http://vimeo.com/34738713

Du changement on en a vu depuis notre arrivée en 2009, l'ouverture d'hôtels 5 étoiles, l'ouverture de la nouvelle université, la création de logements dans les nouvelles banlieues, le développement des lodges en province. Le pays deviendrait un pays émergent ? Bientôt un pays touristique ? L'immense potentiel du pays, son pétrole, ses diamants, ses paysages contribuent à cette métamorphose. Ce changement profitera-t-il au plus grand nombre ? Les prochaines échéances électorales apporteront-elle également leur contribution au développement harmonieux ?

Nous suivrons cela avec grand intérêt, de l'extérieur, d'autant que dans la rubrique changement, il y aura un départ vers d'autres horizons pour nous. Difficile pour l'heure de garder un œil curieux et un appétit de découverte quand l'esprit nous pousse vers d'autres destinations... C'est sans doute bon signe, qu'on se sent chez soi finalement, et quand on observe une certaine émotion chez les partants lors de leur despedida, on ne peut s'empêcher que ça sera sans doute le cas aussi quand viendra notre tour...


La réalité dépassera bientôt la fiction !