samedi 21 juillet 2012

Réfugiés

Nouvelle conférence au Viking Club, de l' UNHCR.

Ils sont des dizaines de milliers à avoir trouvé refuge de l'autre côté de la frontière, en République Démocratique de Congo, en République Populaire du Congo, en Zambie, en Namibie, pour fuir les conflits sanglants dans les provinces, pendant la longue guerre civile qui opposait le MPLA et l'UNITA depuis l'indépendance en 1975.

Accueillis, intégrés, 20 ans après, des enfants sont nés, ont grandi, dans certains cas, des couples mixtes se sont formés. Mais voilà, depuis 2002 la guerre est finie et la situation en Angola s'améliore globalement, même si la vie reste très dure pour la plupart, et en particulier dans les provinces. Les états voisins ont convenu avec le gouvernement angolais que le statut de réfugiés de ces dizaines de milliers d'angolais prendrait fin, et qu'il était temps d'organiser le retour au pays.

Outre les questions logistiques, compliqué de retraverser la frontière, de nouveau tout quitter, 20 ans de vie, avec juste quelques paquets, les enfants, scolarisés, ne parlant parfois pas le portugais, pour aller où ?, car parfois il n'y a plus de famille dans le village d'origine. Sans compter la question des papiers, parfois égarés. Comment prouver son état civil et sa nationalité ? Et pour trouver quelle maison, quel travail et quelle terre ?

C'est vrai, l'état fait, ou refait, des routes, des voies de chemin de fer, reconstruit des écoles, des logements. Des terrains ont été déminés. Des fazendas redémarrent et doivent sans doute recruter. Ça fait tout de même un flot de population que l'administration doit prendre en charge. Difficile.

Les réfugiés, se sont également les dizaines de milliers d'africains, réfugiés à l'inverse en Angola, venant de Sierra Léone, Libéria, Guinée, Côte d'Ivoire, mais surtout des 2 Congos. En tout, plus d'une trentaine de nationalités. Autant de familles qui ont quitté leur pays d'origine, fuyant également la guerre, laissant tout, et au passage des parents tués dans les combats qui n'épargnent pas les populations civiles. L'état angolais leur donne un statut de réfugié qui leur donne le droit de travailler, et ces personnes s'intègrent dans la population angolaise, et tous se retrouvent ainsi à lutter ensemble pour un quotidien difficile.

Et le populations déplacées ? Des réfugiés également ? Mais sans le statut ? Quelle différence pour ceux qui ont également fui la guerre dans les provinces d'Angola et ont trouvé 'refuge' à Luanda. Ceux-là aussi luttent, tiraillés entre la nécessité de rester à Luanda où la vie est extrêmement chère et où il est difficile de se loger, ou bien rentrer. Mais ici, il y a du travail, et pour certains la possibilité de s'élever dans la société pour se rapprocher un peu du statut des nantis qui s'affichent en ville, dans les endroits chics. Et puis rentrer, retourner en province, où la vie est sans doute moins chère et moins chaotique, mais comment ? Comment trouver un emploi, un logement, alors que les provinces se développent plus doucement que la capitale. Et bien souvent, la famille a disparu, soit victime de la guerre, soit partie également.

Angola, Eldorado en Afrique, symbolisé par la nouvelle Marginale, et ses tours de verre. La réalité reste compliquée pour beaucoup. Alors même si la situation évolue, certains réfugiés préfèrent attendre encore et rester là où ils sont. Certains pays comme la RDC leur donnent un statut les autorisant à rester encore, titre de séjour d'un an renouvelable. Difficile de se déraciner deux fois. Mais ça ne sera sans doute pas plus facile pour la génération suivante, s'ils tentent la solution du retour au pays.

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