mardi 16 février 2010
Carnaval sur Marginal
Ce n'est pas courant de voir l'avenida do 4 Fevereiro, surnommée Marginal, qui borde la baie de Luanda coupée à la circulation. Nous en profitons pour nous y promener à pied, et prendre quelques photos. Palanquinha, la mascotte de la CAN est restée pour saluer la 36° édition du Carnaval, cette année sur le thème du monde, de l'Afrique et du Sport. Il y a un grand projet de rénovation de la Marginal, et pour l'instant, ce sont des montagnes de sables qui s'amassent en vue d'élargir cette avenue emblématique de Luanda. En attendant, elle n'a plus l'allure d'antant, avec ses moignons de palmiers. Patience. Le projet est ambitieux, ça sera magnifique, mais dans l'immédiat, l'Angola s'est doté de 4 stades, d'un aéroport rénové pour la CAN, et la crise est passée par là côté pétrole et côté diamant.
Dimanche, c'était le défilé des enfants, lundi, celui des adultes, et Mardi Gras, celui des groupes officiels. Ils sont 13 je crois, qui représentent des quartiers, en compétition. Depuis des mois, on peaufine dans le plus grand secret, costumes, musiques et chorégraphies. Le principe est simple, on défile devant le podium officiel, les gradins, puis devant les barrières où s'accrochent petits et grands. La foule est vaguement déguisée, et visiblement pas mal imbibée. Nous étions sur le point de renoncer jusqu'à ce qu'un jeune couple angolais cherchant l'entrée vers les gradins des spectateurs, nous tendit très gentiment des billets. On n' était pas plus mal, assis et à l'abris des pique-pockets.
En toile de fond, la Banque Nationale d'Angola, qui fait partie avec la présidence des bâtiments anciens les mieux restaurés de la ville.
Les chars sont un peu artisanaux et mettent en scène des thèmes tels que les femmes méritantes de l'Angola, ou l'histoire tumultueuse impliquant le Portugal, les Pays-Bas, le Brésil, la Rainha N'Jinga, les marchands d'esclaves, les missionnaires
Parmi les femmes méritantes, les zonguéras qui nous apportent le poisson (plus ou moins) frais, les bassines sur la tête, en criant sous nos fenêtres le samedi et le dimanche à 7:00 "Peixe, Peixe!" (poisson, poisson, prononcer peiché peiché), au grand désespoir des enfants...
Toujours sur le thème de femmes méritantes, les étudiantes en uniforme, les mamans
Et quelques héroïnes de l'histoire, j'avoue que je ne les connais pas mais elles ont un monument en leur honneur à Luanda, qui sert de thème au char.
Vous noterez en arrière plan, en plus de la Banque Nationale, les tours blanches flambant neuves de Sonangol, les nombreux buildings en construction, il y en a plus de 150 partout dans la ville.
On a aimé cette maman avec ce pagne typiquement angolais, ses ustensiles de cuisine dans un joli panier d'osier local, le mortier et le pillon dans le dos.
On suppose que c'est la Rainha N'jinga assise sur son char, qui se convertit au christianisme et prend le nom de Dona Ana de Sousa. Vous noterez ce petit panneau LOANDA entre le drapeau portugais et le drapoeau brésilien. C'est ainsi que la ville était appelée depuis sa fondation en 1575. Elle est devenue Luanda en 1927 pour reprendre sa phonétique d'origine, Luanda signifiant filet de pêche, puisqu'à l'origine, Ilha était habitée par des pêcheurs, avant que s'installent aujourd'hui les restaus, bars et boîtes de la baie.
On découvre sur ce char historique Agostinho Neito, premier président de l'Angola à l'indépndance, le 11 novembre 1975, assis sous son arbre, mais qui est donc cet homme tenant une colombe à la main ? ... A côté, ce danseur brandit fièrement son bacalho, morue salée qui sert à la préparation du plat traditionnel portugais et angolais qu'on appelle la brandade...!
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Superbe photos - Luanda n'a rien à envier à une autre grande ville Lusophone d'Amérique latine !
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