jeudi 25 février 2010

Rendez-vous à Benfica



Ca n'a pas très bien commencé, notre club favori est fermé pour cause d'innondation, après la 3° vraie pluie de l'année. Nous avons dû nous réfugier pour manger une pizza à Belas Shopping. Il y a bien une vraie galerie commerciale à Luanda Sul, on aime son cinéma, pas trop ses restau. Pour revenir à Benfica, passage du guet, 40 cm d'eau et on se dit finalement que c'est pas inutile d'avoir un 4x4.

Car nous avons rendez-vous avec Tchombo, ou plutôt Mateus. Il est facile à repérer, à peine plus grand qu'Emma, appuyé sur ses béquilles. La première fois qu'il nous a vu, il nous a dit texto : "on se connait de Pointe-Noire"... La surprise passée, on le remet direct, "notre" peintre vendeur de toiles de la Poste à Pointe-Noire. On le voyait 3 fois par semaine quand on passait relever le courrier à la boîte postale. Nous lui avions même acheté une toile ! Mais comment nous a-t-il reconnu ? ça fait tout de même 15 ans... Son explication :"je n'oublie pas mes clients !". Alors nous voilà mécènes. Arrivé depuis peu à Luanda, pour tenter sa chance, il s'est rebaptisé Mateus pour faire plus local. Il a troqué son style Poto-Poto pour le style Luandais (que malheureusement on aime moins). Nous lui avons donc commandé des toiles en souvenir du bon vieux temps, et Emma est ravie de repartir avec sa petite toile cadeau.

On fait tout de même le tour du marché, car on brade aujourd'hui. Les lendemains de pluie, le client se fait rare, il faut dire qu'il faut être motivé pour passer entre les étals alors que la pluie a charié avec elle toutes les ordures des quartiers voisins. Dommage, il y a de belles choses, et mêmes des antiquités d'après Mateus. Mais l'environnement n'est pas à la hauteur de la pub d'Emirates sur Luanda...

mardi 16 février 2010

Carnaval sur Marginal


Ce n'est pas courant de voir l'avenida do 4 Fevereiro, surnommée Marginal, qui borde la baie de Luanda coupée à la circulation. Nous en profitons pour nous y promener à pied, et prendre quelques photos. Palanquinha, la mascotte de la CAN est restée pour saluer la 36° édition du Carnaval, cette année sur le thème du monde, de l'Afrique et du Sport. Il y a un grand projet de rénovation de la Marginal, et pour l'instant, ce sont des montagnes de sables qui s'amassent en vue d'élargir cette avenue emblématique de Luanda. En attendant, elle n'a plus l'allure d'antant, avec ses moignons de palmiers. Patience. Le projet est ambitieux, ça sera magnifique, mais dans l'immédiat, l'Angola s'est doté de 4 stades, d'un aéroport rénové pour la CAN, et la crise est passée par là côté pétrole et côté diamant.

Dimanche, c'était le défilé des enfants, lundi, celui des adultes, et Mardi Gras, celui des groupes officiels. Ils sont 13 je crois, qui représentent des quartiers, en compétition. Depuis des mois, on peaufine dans le plus grand secret, costumes, musiques et chorégraphies. Le principe est simple, on défile devant le podium officiel, les gradins, puis devant les barrières où s'accrochent petits et grands. La foule est vaguement déguisée, et visiblement pas mal imbibée. Nous étions sur le point de renoncer jusqu'à ce qu'un jeune couple angolais cherchant l'entrée vers les gradins des spectateurs, nous tendit très gentiment des billets. On n' était pas plus mal, assis et à l'abris des pique-pockets.

En toile de fond, la Banque Nationale d'Angola, qui fait partie avec la présidence des bâtiments anciens les mieux restaurés de la ville.

Les chars sont un peu artisanaux et mettent en scène des thèmes tels que les femmes méritantes de l'Angola, ou l'histoire tumultueuse impliquant le Portugal, les Pays-Bas, le Brésil, la Rainha N'Jinga, les marchands d'esclaves, les missionnaires

Parmi les femmes méritantes, les zonguéras qui nous apportent le poisson (plus ou moins) frais, les bassines sur la tête, en criant sous nos fenêtres le samedi et le dimanche à 7:00 "Peixe, Peixe!" (poisson, poisson, prononcer peiché peiché), au grand désespoir des enfants...

Toujours sur le thème de femmes méritantes, les étudiantes en uniforme, les mamans

Et quelques héroïnes de l'histoire, j'avoue que je ne les connais pas mais elles ont un monument en leur honneur à Luanda, qui sert de thème au char.

Vous noterez en arrière plan, en plus de la Banque Nationale, les tours blanches flambant neuves de Sonangol, les nombreux buildings en construction, il y en a plus de 150 partout dans la ville.




On a aimé cette maman avec ce pagne typiquement angolais, ses ustensiles de cuisine dans un joli panier d'osier local, le mortier et le pillon dans le dos.

On suppose que c'est la Rainha N'jinga assise sur son char, qui se convertit au christianisme et prend le nom de Dona Ana de Sousa. Vous noterez ce petit panneau LOANDA entre le drapeau portugais et le drapoeau brésilien. C'est ainsi que la ville était appelée depuis sa fondation en 1575. Elle est devenue Luanda en 1927 pour reprendre sa phonétique d'origine, Luanda signifiant filet de pêche, puisqu'à l'origine, Ilha était habitée par des pêcheurs, avant que s'installent aujourd'hui les restaus, bars et boîtes de la baie.

On découvre sur ce char historique Agostinho Neito, premier président de l'Angola à l'indépndance, le 11 novembre 1975, assis sous son arbre, mais qui est donc cet homme tenant une colombe à la main ? ... A côté, ce danseur brandit fièrement son bacalho, morue salée qui sert à la préparation du plat traditionnel portugais et angolais qu'on appelle la brandade...!

samedi 13 février 2010

Quelles mines?




Il y a deux types de mines en Angola, celle que je voudrais voir: les mines de diamants et celle que je voudrais éviter les mines antipersonnel.
Les premières se trouvent à Catoca dans ce seul gisement à ciel ouvert, les secondes sont encore présentes un peu partout semble -t-il, enfin partout... c'est à dire à la campagne... à l'interieur du pays.

-Pour les diamants: 7 ème rang mondial avec environ 10 % de la production mondiale: des millions de carats, là presque sous mes pieds!
-Pour les résidus de guerres: le 2ème rang mondial , là aussi presque sous mes pieds...
Cela demine à tour de bras, mais bon... à raison de 200 mines et 1500 obus par an et par ONG combien de temps faudra -t-il pour s'en débarasser?
Se débarasser des diamants?
Non!J'achète! Mais des millions de mines antipersonnel!Oui bien sûr!

Je vais faire comme pour les vaches donner des chiffres sans aucune certitude: 17 millions d'angolais et environ autant de bovins.
Combien de mines? Les avis divergent :sont-elles 4, 6, 11 ou 18 millions disséminées dans des champs, sur des routes, dans des villages aujourd'hui désertés?

L'Angola field group propose une sortie en avion sur la journée: visite du site de Catoca... j'ai oublié de demander si l'on avait le droit de se remplir les poches de petits cailloux pour le retour... une chose est sûre je ne ramasserai plus de petits cailloux dans la forêt!
(photos angola field group et diplomatie.gouv.fr)

dimanche 7 février 2010

Paysages du Cap de Bonne Espérance et de la région des Vignes



Les vacances de février approchent avec un nouveau voyage en perspective, tout en bas, mais cette fois à droite, vers de nouveaux paysages de mer et de montagne. On ne se lasse pas de ces grands espaces et parcs très bien entretenus.

Au Cap de Bonne Espérance, on a découvert qu'il y a 2 pointes s'avançant dans l'océan, Cape Point et Cape of Good Hope, séparés par une petite plage battue par les vents et les rouleaux de l'océan, qui pourrait nous rappeler notre baie des Trépassés, les autruches en plus. On imagine bien l'océan Atlantique à l'Ouest, l'océan Indien à l'Est, l'Antarctique devant droit au Sud, tout le continent africain dans le dos. Ce n'est pas tout à fait exact, le point le plus austral du continent est de l'autre côté de False Bay, le long de Garden Route, mais n'offre sans doute pas cette sensation de bout du monde avec ce cap si pointu.

Un peu plus haut à l'est de Cape Town, d'autres paysages font rêver, dans la région des vignobles, entourés de montagnes. Il n'y a pas que l'environnement qui nous rappelle la Provence, mais c'est le nom que porte un des domaines. Ils sont nombreux autour de Franschhoek à avoir conservé leur appellation française, qui rappelle l'arrivée des huguenots il y a 400 ans. En ville aussi, les restaurants ont tous des noms français. En revanche, la langue française a très vite disparu, souci d'intégration. A Paarl, le meilleur point de vue sur la région est au sommet d'un immense dôme de granit, le 2° plus grand au monde après la fameuse montagne sacrée d'Australie, et l'ascension nous faisait penser à une exploration lunaire.

mercredi 3 février 2010

CAN 2010 : todos juntos ! tous ensemble, tous ensemble !



C'était la CAN

Nous nous sommes régalés! tous les 5 avec quelques amis et le reste du public, qui comme nous est ressorti du stade sourire aux lèvres!

le stade est magnifique, un peu au bout du monde, construit au milieu de rien, à proximité d'une ville nouvelle qui commence à sortir de terre et au bord de la première autoroute de la région.
L'ambiance dans l'arène était super bon enfant, un peu comme pour les matchs de rugby chez nous. Le public était aquis aux Ghanéens... mais cela n'a pas suffit!
Pour finir tout le monde a chaleureusement applaudi les égyptiens et la fête qui a suivi la rencontre!

Fiers d'être angolais! c'est ce que retiennent les gens à la fin du spectacle.
La foule scandait: Angola! Angola!

Nos enfants ont été vraiment contents. Et moi je suis contente qu'ils aient participé à un évènement organisé par et pour le pays. Ils sont généralement assez critiques, à raison souvent, mais pour une fois ils ont vu le bon côté de cette compétition: la communion du public pour une manifestation divertissante! restons-en là!

Ce que je retiens moi, par delà les enjeux politiques, c'est la joie de l'angolais de la rue pour la belle fête et l'incroyable ferveur de chacun pour la selection nationale qui n'a d'égal que la déception qui a suivi l'élimination!!! chacun a refait le match! Cela a nourri les conversations pendant plusieurs jours...

L'épisode du Cabinda a été présenté à la TV comme une attaque terroriste grave et sans précédant, mais qui ne devait pas interférer le bon déroulement de la compétition; un moment on a cru que cela pourrait gacher la fête... il n'en a rien été, sauf pour les togolais bien entendu!