vendredi 8 juillet 2011

Evasion - 2 : Sambizanga


Quitter Luanda, découvrir une autre facette de l'Angola, rien de tel. Pour cela, il faut traverser la ville. Les candongueros, qu'on appelle aussi azul et branco, facile, ils sont bleus et blanc, chahutent leurs passagers sur les routes défoncées. Les visiteurs font la queue pour entrer à la prison nourrir leur détenu, les enfants jouent au foot au bord de l'égout géant à ciel ouvert, un peu partout, le même paysage de décharge et de carcasses. Sambizanga, un des plus grands quartiers de la ville, 750.000 hab. ? c'est là qu'est né le président en août 42. Je ne sais pas comment c'était à l'époque. Nous traversons un immense no man's land. Roque Santeiro était le plus grand marché à ciel ouvert d'Afrique. Il a été totalement rasé. Raison d'hygiène, de sécurité ? trop de bandits peut-être ? Ou spéculation foncière à venir ? C'était surtout un marché de gros où s'approvisionnaient les revendeurs qui arpentent la ville. Maintenant ils doivent aller à Panguila, c'est beaucoup plus loin, plus de 20 km, compter 2 heures car la nouvelle route à 4 voies toujours en travaux. C'est plus dur pour ceux qui font ce commerce de détail. Ils achètent ce qu'ils peuvent mettre sur la tête et arpentent les rues de la ville car il n'y a pas de marché dans le centre. On les appelle les zongueiros, zongueiras pour les femmes. Ils vendent de tout, de la tong à la gazoza (boisson gazeuse) en passant par les recharges de téléphone portable, les journaux, les petits déjeuners sur le trottoir. Les rues sont assez animées. Celles qui vendent le poisson frais appâtent le chaland avec une voie stridente. Celles qui font le change - les quinguilas - (kwanza - dolllar) appellent en faisant le bruit du bisou, en frottant les doigts, symbole universel de l'argent et en appelant "amigo". Dans la rue on croise aussi les gardiens de voiture, les gardiens de maison, les cireurs de chaussure, ceux qui font les ongles des dames, ceux qui louent leur téléphone portable comme téléphone public. Il semblerait qu'il y ait moins de délinquance qu'avant. Il y a quelques années on prenait la navette pour faire 500m sinon on se faisait agresser. Ça fait déjà 2 semaines que j'arpente la ville 35 mn matin et soir et c'est calme. La pauvreté a-t-elle baissé ? J'en doute, j'en vois beaucoup fouiller les poubelles, la pression policière a-t-elle augmenté, sans doute. Aujourd'hui on a l'impression que le danger vient plus de ce qu'on respire, car quand les égouts sont bouchés, ça circule dans le caniveau. Mais une chose est sûre, la vie est encore plus  dure dans les quartiers qu'en centre ville. Puis quand on s'éloigne, la vie semble différente quand on commence à voir les jardin, et les forêts de baobabs (imbondeiro).

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