samedi 16 juillet 2011

Evasion - 4 : Okavango


Un conseil, s'échapper régulièrement de Luanda pour changer d'air. Pas facile de le faire à l'intérieur de l'Angola, question de logistique, quoique c'est dans le Sud du pays que nous avons passé nos meilleures vacances. L'autre option, qui demande d'avoir un peut plus de temps devant soi, et d'aller faire un tour dans les pays d'à côté, ça tombe bien, il y a vraiment de coins fantastiques à visiter en Afrique du Sud, en Namibie, en Zambie, au Botswana.

Assez bizarrement, la Namibie est vraiment désertique, sable et cailloux à perte de vue dans le Namib ou le Kalahari. Il suffit de revoir le film "les dieux sont tombés sur la tête" pour s'en convaincre, ou aller faire un séjour chez les Bushmen. L'Angola est lui le pays d'Afrique, qui a pratiquement le plus de ressources en eau douce, et donc plusieurs fleuves qui se déversent à l'Ouest dans l'océan Atlantique : le fleuve Kongo, la Kwanza, rio Longa, rio Seco, Kiquombo, le fleuve Cunene à la frontière Namibienne. Ils se sont frayés un passage jusqu'à la plaine côtière en offrant au passage quelques belles chutes d'eau. Mais il y a des fleuves alimentés par les pluies sur les terres à l'intérieur du pays qui ont choisi de partir au sud, et ils cheminent sur le grand plateau continental africain. Ils ne se jettent donc pas dans l'Atlantique, comme le Cubango, Cuito, Cuambo. Ils irriguent les pays voisins. Et au Botswana, il y a une grande plaine de l'Okavango qui est abondamment alimentée, jusqu'à en faire un immense delta intérieur. Celui-ci ne finit pas à la mer mais inonde la plaine. Une partie s'évapore, une autre pénètre dans le sol. Ce qui reste sépare cette grande zone naturelle en petites îles entre lesquelles on circule en pirogue (mokoro). Un paradis pour les hippos, les crocos, les oiseaux. Le tourisme dans le coin préserve l'environnement. Camping sous la tente, lumière et eau chaude solaires, douche à ciel ouvert, avec l'eau puisée dans la rivière, transport à la force des "gondoliers".

La faune a l'air tranquille. Les ciels étoilés, le rugissement des lions à côté, le grognement des hippos, les nuits sous notre petite tente sont dépaysantes. Les promenades d'îles en îles nous permettent de croiser quelques animaux sympas. Au passage, surprise, une carcasse d'impala à moitié croquée. Quelques crottes et traces fraîches de lion et de léopard. Ce n'est donc pas du chiqué, on se sentirait presque observé en se promenant à pied dans les herbes...

Visite du village d'à côté, avec notre guide. Les cases sont construites selon la tradition avec les matériaux du coin. On a juste incorporé les canettes de soda dans les fondations, une bonne façon de les recycler. Finalement, on préfère ce type de balade plutôt que d'arpenter le parc national de Chobé à bord d'un 4x4 climatisé. Même s'il fait partie des plus impressionnants à l'époque des transhumances des éléphants, buffles, gnous et zèbres. Cette année, ils sont inquiets, étant donné les quantités de pluies qui sont tombées dans le sud de l'Angola et les crues dévastatrices. Ils s'attendent dans quelques semaines à avoir les pieds dans l'eau. Il suffit qu'elle monte de quelques cm et les îles voient leur superficie réduite à peau de chagrin... Ça reste un petit coin de paradis où le tourisme, assez élitiste, contribue au développement sans dénaturer l'environnement.

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